La Comic Sans : la police de caractères la plus #fail de l’univers

Qu’elle soit détestée, moquée (ou plus rarement maintenant…quoique) utilisée, la police Comic Sans ne fait pas du tout l’unanimité.

Mais au fait, d’où vient-elle ?

La Comic Sans a été créée par Vincent Connare,  typographe déjà l’origine de la Trebuchet, pour la société Microsoft en 1995. Son passe-temps favori ? Réaliser des polices de caractères destinées aux enfants pour diverses applications.
Lassé par les polices Arial ou Times New Roman, il conçoit cette police en s’inspirant de l’écriture manuscrite présente sur les bandes dessinées de son bureau. Il la destine tout d’abord à un programme, une sorte d’ancêtre de Siri, censé faciliter l’utilisation d’un ordinateur pour les plus novices. La Comic Sans fait ensuite son apparition dans des livres pour enfants et des illustrations à caractère ludique.

Mais pourquoi tant de haine ?

Nous sommes très nombreux (notamment dans les agences de com’, studios graphiques) à dire à nos clients : « attention danger, n’utilisez surtout pas de Comic Sans sur vos supports ! »

Alors quelles sont donc les raisons de cette vive répulsion ?

Cette police souffre d’une certaine irrégularité visuelle à cause de l’espacement entre les caractères, son épaisseur et l’amplitude de ses courbes. On ne peut également pas mettre son texte en italique ou en gras.

Avec son look plutôt fantaisiste (et une esthétique très discutable), elle se destinait à l’époque à des éléments personnels ou des travaux plus artistiques… Pourtant, elle a réussi le tour de force de devenir populaire dans des documents « officiels » et professionnels. C’est à ce moment-là que la Comic Sans est devenue littéralement l’ennemie typographique numéro 1 pour les experts en graphisme (et de plus en plus du grand public) parce qu’elle inspire un certain… amateurisme (pour rester poli).

Le “Comic Sans” Project

Outré par tant de cruauté envers cette pauvre police de caractères, deux graphistes ont créé un Tumblr pour réaffirmer ses lettres de noblesse. On peut y retrouver les plus grandes marques revues et corrigées à la sauce Comic Sans.

La morale de toute cette histoire ? Une police de caractères possède effectivement un « caractère » propre. Elle a ses codes, une réputation, et provoque quelque chose chez les gens. A l’image de la Comic Sans, une police peut parfois générer un rejet pour différentes raisons : trop vue/utilisée, inesthétique, peu lisible, pas en accord avec votre positionnement…
Quand une marque fait le choix de sa police, cette dernière doit donner du sens et faire l’objet d’une profonde réflexion car elle reflète votre personnalité, votre ADN. L’habit ne fait peut-être pas le moine, mais la police de caractères, elle, peut en dire beaucoup sur vous.

PS : si vous êtes vraiment fan de la Comic Sans, suivez ce compte Instagram qui revisite les affiches de cinéma façon…comique : https://www.instagram.com/comicsansmsworld/