11h11 – La Newsletter Du Mois De Campus Com – Édition « Communiquer sur Linkedin »

Bienvenue dans le dernier numéro de notre newsletter 11h11… de la saison ! Nous serons bien sûr de retour à la rentrée, en septembre. Pour ce 8e épisode, nous allons plonger dans le monde du copywriting et dans l’art d’amplifier sa voix sur LinkedIn. Notre invitée, Nina Ramen, fondatrice de « La Manufacture du copywriting » nous partage son savoir-faire unique en matière de copywriting et d’empowerment. Comment affirmer ses idées, surmonter ses peurs et optimiser sa présence sur LinkedIn ? C’est ce que nous allons découvrir maintenant !

Nina Ramen est reconnue comme une experte en copywriting (= rédaction publicitaire). Elle est suivie par 87 000 abonnés sur LinkedIn, et vient tout juste de sortir un livre à ce sujet : « Copywriting pour entrepreneurs et indépendants » aux éditions Eyrolles.

1# Nina, pouvez-vous nous expliquer comment un responsable de communication d’une grande école ou d’une université peut utiliser des compétences en copywriting pour se démarquer sur LinkedIn ?

Nina Ramen : Avant toute chose, j’aimerais revenir sur ce mot, de plus en plus utilisé, mais parfois (souvent ?) peu compris. Qu’est-ce que le copywriting (conception-rédaction en français) exactement ? Pour faire simple, c’est l’art de vendre avec les mots. « Vendre » au sens large du terme, c’est-à-dire obtenir un engagement, comme un like ou un commentaire sur les réseaux, une ouverture et des clics sur une newsletter, des conversions sur une page de vente (soit une vente, soit un rendez-vous).
Le copywriting nous vient des États-Unis. C’est une discipline très ancienne et robuste puisqu’elle survit ! Au départ, elle trouvait sa place dans des annonces publicitaires dans le journal, sur des affiches. On la retrouve tout autour de nous aujourd’hui. D’une certaine manière, le copywriting est l’essence même du marketing.
Mais alors, quel est l’avantage à maîtriser le copywriting ? Une fois que vous maîtrisez cet art, vous décuplez vos possibilités en termes d’outils. Le copywriting s’insère partout dans votre vie professionnelle, que ce soit pour écrire un e-mail, faire la promotion d’un programme, du recrutement, des plaquettes, des contenus pour votre site internet, et la liste peut continuer à l’infini. C’est une compétence extrêmement transversale sur les verticales marketing & communication. 

Vous savez, à la base, je suis ingénieur en chimie. Je suis arrivée là complètement par hasard ! Il faut que je vous raconte comment j’ai démarré. J’ai débuté ma carrière comme recruteuse de profils scientifiques. Dans le recrutement, il y a une grande partie de marketing. Recruter un candidat, c’est un peu comme recruter des étudiants, il faut les convaincre qu’ils sont au bon endroit, que l’on va réussir à leur apporter exactement ce qu’ils souhaitent pour leur avenir. C’est ainsi que tout a commencé pour moi, et c’est la raison pour laquelle j’ai atterri sur LinkedIn, sans imaginer un seul instant que ça allait radicalement changer ma trajectoire !
Au tout début, j’utilisais LinkedIn, comme tous les chasseurs de têtes, pour approcher des candidats. Et puis la plateforme a évolué, elle est passée de l’outil à un véritable espace d’expression, de partage et d’influence, grâce à certaines personnalités inspirantes, dont Christel de Foucault, une pionnière à l’époque. Je suis arrivée juste après cette vague de pionniers et je me suis dit « bon allez, je me lance en copywriting, je passe déjà ma vie sur LinkedIn. »
Pour l’anecdote, j’avais de mauvaises notes à l’école, j’étais dyslexique. Je l’assume et dis à qui veut l’entendre que je suis une mauvaise écrivaine. En revanche, je suis une très bonne vendeuse. Je trouve d’ailleurs que le copywriting a plus attrait à la vente qu’à l’écriture en réalité. 

N.R. : J’ai observé que les femmes avaient tendance à s’exprimer moins souvent. J’ai alors réfléchi à comment je pourrais les aider à faire ce que je fais sur LinkedIn. J’ai organisé une session en direct avec environ 500 participantes, leur proposant de partager tout ce que je sais sur le sujet. Suite à cet événement, certaines ont décidé de former un groupe pour s’encourager et publier ensemble. C’est ainsi que le groupe « #ramentafraise » a vu le jour sur LinkedIn, un nom que je n’ai pas choisi, mais qui s’est imposé naturellement. Aujourd’hui, ce groupe compte pas loin de 3500 membres.

La première étape a été de créer un espace sûr et non mixte. Ce groupe représente une partie de « #ramentafraise », offrant une combinaison d’adhésion payante et gratuite. Le bootcamp rassemble 20 femmes qui s’entraident pour s’exprimer sur LinkedIn. Nous commençons par une phase de préparation, fournissant de nombreuses vidéos, des exercices à faire, des soutiens et des corrections. Une fois cette phase de quatre semaines passée, nous passons à la phase de challenge, où chaque femme est encouragée à publier un post sur LinkedIn par jour pendant 30 jours. Nous les accompagnons à chaque étape, leur apportant des commentaires et des améliorations. À chaque promotion, l’une d’entre elles atteint un million de vues sur ses publications, preuve que ce programme est réellement bénéfique.

Ce qui les aide n’est pas uniquement la partie technique. Il y a aussi la communauté qui les soutient, ainsi que le coaching. Cela les aide à gagner en confiance, à s’exprimer correctement et à atteindre une large audience.

Il est vraiment difficile de se lancer, la peur du jugement d’autrui est omniprésente. Écrire est semblable à prendre la parole en public. En fait, la peur la plus courante, avant même celle de la mort, est de prendre la parole en public. C’est un sentiment que notre cerveau nous transmet continuellement. Pour surmonter cela, il faut rassembler toutes ses forces et être prêt à se mettre à découvert, à partager qui l’on est, à exprimer son opinion. Il faut dépasser la peur de déplaire, le manque de confiance en soi, le syndrome de l’imposteur… Tous ces obstacles qui nécessitent d’être rassuré. Et une fois que vous franchissez ce pas, c’est parti ! Certaines personnes qui nous rejoignent publient déjà, mais cherchent à maximiser leur impact. Il y a une sorte de plafond de verre à franchir.

Qui suis-je, qu’est-ce que j’ai envie de dire, qu’est-ce qui me bloque, quelles sont les peurs qui sont derrière ? Le storytelling, ce n’est pas raconter sa vie pour raconter sa vie. C’est raconter sa vie pour se connecter aux émotions de l’autre.
Votre objectif : entrer dans un storytelling qui vous convienne, qui performe et qui parle à tout le monde.

3# Vous êtes l’une des 10 influenceurs·ses LinkedIn les plus apprécié·s en France, avec 1 million de vues par mois. Quels sont les éléments clés qui, selon vous, contribuent à ce niveau d’engagement et comment des dircoms peuvent-ils les intégrer dans leur propre stratégie LinkedIn ? 

N.R. : Première chose à faire, une photo de profil « propre », qui vous ressemble, mais qui soit pro, avenante. Je sais, ça vous paraît évident. Mais vous n’imaginez pas combien de professionnels affichent une photo de profil tirée d’un mariage, avec le bras du cousin autour du cou et la forêt en arrière-plan, ou d’une image pixellisée prise avec une webcam. 
Ensuite, une tagline impactante avec l’intitulé de votre poste, Responsable de communication de tel établissement et une promesse du type « Notre école forme des milliards de recruteurs » (une promesse tenable évidemment !). 
 
Une fois que vous avez revu et corrigé ces éléments, il faut poster. Un bon post, c’est une bonne accroche, une attaque qui donne envie de lire/voir la suite. Attention, ce n’est pas un titre, ce n’est pas une question, ce n’est pas « l’avenir des dircoms est-il dans l’intelligence artificielle ». Ça, c’est un titre, nous on veut une accroche marquante, par exemple « les dircoms vont disparaître ». J’imagine qu’en lisant une introduction pareille, vous allez avoir envie d’en savoir plus. Il faut avoir des phrases fortes, ça implique parfois de déplaire, car on donne son avis. C’est en déclenchant la conversation que l’on peut susciter de l’engagement. L’algorithme de LinkedIn va d’ailleurs favoriser les posts avec beaucoup d’interactions. Ça veut donc dire que votre mission sur LinkedIn, c’est d’avoir des commentaires sous votre post.  
Mais quoi raconter ? C’est la question essentielle avant de lancer sur LinkedIn. Qui voulez-vous attirer sur votre page (pro et/ou établissement), quels sont les problèmes de vos cibles ? Par exemple, vous voulez attirer des étudiants qui finissent leur bac, donc quel est le problème des étudiants qui finissent leur bac ? Au choix : « je cherche une formation où il y a des débouchés », « je n’ai aucun réseau, je ne sais pas comment chercher une alternance », « je vis dans un monde qui m’angoisse ». Il faut prendre la parole sur ces problématiques que vous identifiez, il faut vous positionner sur ce que vous connaissez le mieux, vos compétences et vos communautés. 
 
Il n’y a pas de mystères, si c’est plat, que ça ne dépasse pas les cases, et que votre meilleure amie est la republication, autant dépenser de l’énergie ailleurs. Sur LinkedIn, ce que l’on veut, ce que l’on attend, ce sont de vraies choses. Et n’oubliez pas, que ce soit vous ou moi, nous nous attachons davantage à une personne qu’à une marque. Nous allons faire plus confiance à quelqu’un qui nous raconte une histoire, qu’à une marque qui nous semble lointaine. Donc l’enjeu, c’est de faire en sorte que vous puissiez créer une relation avec votre communauté, savoir ce qui est différent dans votre école et comment vous pouvez l’incarner.
Ce qui marche, ce sont les humains, parce que les humains se connectent aux autres humains. 

Question bonus : Imaginons que je sois la dircom d’une école d’ingénieurs, et que je n’ai pas de compte LinkedIn. Après avoir lu tout ce que vous avez partagé, quelles seraient vos recommandations pour mettre sur pied mon compte dans l’heure ?

N.R. : Il vous faudra d’abord créer un compte avec un profil qualitatif. Ensuite, essayez d’identifier les interrogations les plus courantes parmi votre public cible. Je ne parle pas de questions basiques comme « Quelle est la taille de vos promotions ? » ou « Quels sont les débouchés ? ». Mais plutôt des questions qui se rapportent aux préoccupations des futurs ingénieurs, par exemple : « L’intelligence artificielle va-t-elle rendre obsolète le métier d’ingénieur ? » ou « Ingénieur : un métier ennuyeux ou non ? ».
Il est important d’aborder les sujets qui interpellent les gens, ceux qui correspondent à leurs croyances, et ce à quoi ils ne s’attendent pas parce qu’ils n’ont pas lu ce point de vue ailleurs.

— Son livre « Copywriting pour entrepreneurs et indépendants » : https://www.fnac.com/a17820548/Nina-Ramen-Copywriting-pour-entrepreneurs-et-independants
— La contacter sur LinkedIn :https://www.linkedin.com/in/nina-ramen-copywriter/
— Son site :https://www.ninaramen.com/

Le coup de cœur « Entrepreneuriat » :
Pauline Laigneau, fondatrice de la célèbre marque de bijoux Gemmyo, partage ses réflexions, ses apprentissages et ses expériences en tant qu’entrepreneure à ses 163 000 abonnés sur son compte LinkedIn. Au-delà de son rôle dans l’entreprise, cette ancienne élève de HEC Paris et de l’ENS est également connue pour son podcast, où elle explore les clés du succès dans le monde des affaires et de la vie personnelle avec ses invités d’horizons divers et variés.
Découvrir le compte LinkedIn de Pauline Laigneau :
https://www.linkedin.com/in/pauline-laigneau/

Le coup de coeur « Inspiration » :
Eric Briones, également connu sous le nom de « Darkplanneur », est un éclaireur de tendances, auteur et co-fondateur de la Paris School of Luxury. Sur son compte LinkedIn (30 000 abonnés), il partage sa vision de l’industrie du luxe, explore les dernières tendances en matière de consommation, et propose une réflexion innovante sur l’évolution de l’industrie. Sa perspective unique et sa connaissance approfondie du secteur en font une source d’inspiration pour tous ceux qui s’intéressent au monde du luxe et du digital.
Découvrir le compte LinkedIn d’Eric Briones :
https://www.linkedin.com/in/ericbriones

 

Le coup de coeur « Technologie, Innovation et IA » :
Adrien Paquin, Président et Fondateur de The Next Playground, est un consultant, intervenant et speaker spécialisé dans le conseil et la conception d’expériences mixtes et d’intelligence artificielle. Situé à l’intersection des mondes virtuels et de la réalité, il aide les marques à transcender le cadre du monde réel en exploitant les nouvelles technologies pour répondre aux enjeux commerciaux et améliorer l’expérience. Ses publications sur LinkedIn (18 250 abonnés) sont riches en insights précieux, couvrant des sujets tels que l’intelligence artificielle, l’expérience utilisateur, le métaverse, le design, et bien d’autres.
Découvrir le compte LinkedIn d’Adrien Paquin :
https://www.linkedin.com/in/adrienpaquin